Les « solutions » actuellement pressenties ne sont pas à la hauteur des problèmes et des enjeux.
Exemple le plus frappant, le bassin de rétention devrait contenir 50 000 m3 pour remplir son office (et encore on n’intégrait pas à l’époque le réchauffement climatique) et on ne parle que de 19 000 m3, de plus à un horizon encore indéfini. Conséquence, ce bassin réduit évitera quelques petites inondations mais sera inefficace pour les vraies. Dans cette optique, pourquoi dépenser 19 millions d’€ pour faire un investissement dont on sait dores et déjà que ce sera un peu un « cautère à une jambe de bois ».
D’autres projets qui partent d’un bon sentiment, comme la mise en séparatif des égouts sur notre commune, pourraient même aggraver le problème s’ils survenaient avant qu’on ait réalisé les investissements nécessaires pour contenir et évacuer les forts orages.
Autre difficulté majeure, la multiplicité des intervenants et des financeurs potentiels :
– le SIAAP traîne un peu les pieds en arguant que les communes n’ont qu’à imposer plus de rétention des eaux « à la parcelle ». Ils n’ont pas totalement tort, mais cela coûterait certainement très cher d’intervenir sur les constructions passées et il faut « faire avec » pour l’existant. Par ailleurs, il n’est pas du tout certain que cela résoudrait le problème dans les cas des très forts orages (ce qui est précisément la cause des inondations), surtout dans un contexte d’augmentation des fréquences et des intensités
– le département des Hauts-de-Seine (et dans une moindre mesure celui de l’Essonne) peut être à l’origine de ces inondations (arrivant par l’Ouest, les orages se déversent d’abord sur les Hauts-de-Seine et les canalisations sont déjà « en charge » quand les orages abordent notre commune : l’eau ne peut plus s’écouler) mais ils en subissent bien moins les conséquences (le maire d’Antony semble néanmoins sensibilisé)
– le département du Val-de-Marne se sent concerné mais il n’a pas les moyens financiers suffisants pour un problème qui ne concerne qu’une infime part de son territoire et considère que les autres départements pourraient prendre une plus grosse quote-part
– le SMBVB (syndicat mixte du bassin versant de la Bièvre) pourrait être le pilote approprié mais il n’a ni les moyens financiers, ni les moyens humains
Outre cet éclatement des responsabilités sur le volet financement, on observe également un éclatement des responsabilités opérationnelles, encore plus préjudiciable en gestion de crise. Les différents intervenants essaient bien de se coordonner mais il n’y a pas une gestion unifiée, seule solution pour avoir une vision d’ensemble du problème et optimiser au plus fin le pilotage des différents équipements et notamment des vannes. Les orages sont tous différents et une gestion entièrement automatisée ne peut être optimale.
Il va donc falloir demander formellement à l’État de restructurer l’ensemble afin d’aboutir enfin un organe de pilotage unique, tant sur les volets investissements que gestion opérationnelle. Afin de ne pas perdre de temps en débats institutionnels, le plus simple serait certainement de confier cette responsabilité au SMBVB organe déjà constitué, actif et auquel participent toutes les communes du bassin de la Bièvre, dans quelque département qu’elles soient situées (Essonne, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne).
Si, comme on peut le craindre, cette proposition simple et de bon sens tardait à se mettre en place, nous pourrions également faire quelques manifestations silencieuses mais répétitives, afin de réveiller nos énarques et leur indiquer que la vie réelle est prioritaire par rapport à leurs angoisses budgétaires.